L'infection du liquide d'ascite est une complication fréquente (10 à 30%) et grave au cours de la cirrhose. Les céphalosporines de 3ème génération sont actuellement recommandées comme traitement empirique de 1ère ligne de cette infection.

Le but de cette étude est d'identifier le taux de réponse aux céphalosporines de 3ème génération au cours de l'infection du liquide d'ascite et analyser les facteurs prédictifs d'échec du traitement.

Patients et méthodes

Il s'agit d'une étude rétrospective menée de 2006 à 2010, incluant les cirrhotiques décompensés présentant une infection du liquide d'ascite. Le diagnostic reposait sur la mise en évidence au niveau du liquide d'ascite de plus de 250 polynucléaires neutrophiles/mm3. Les péritonites secondaires et les bactériascities ont été exclues de l'étude.

Résultats

Dix-neuf patients ont été inclus (11 hommes et 8 femmes) dont l'âge moyen était de 60 ans. Il s'agissait d'une infection communautaire développée en dehors de l'hôpital dans tous les cas. La cirrhose était d'étiologie virale dans 58% des cas. Neuf patients étaient classés Child C. Sur le plan clinique, les douleurs abdominales étaient retrouvées dans 26% des cas et la fièvre chez 42% des patients. L'analyse cytobactériologique du liquide d'ascite montrait un taux moyen de polynucléaires neutrophiles à 2589/mm3 et un taux moyen des protéines à 12,3 g/l. Le taux de protéines dans le liquide d'ascite était inférieur à 15g/l dans 76,5% des cas. L'ascitoculture était positive chez 2 malades, permettant d'isoler un Escherichia Coli dans les 2 cas. Le traitement antibiotique prescrit était la Céfotaxime à la dose moyenne de 4 g par jour. Une résolution de l'infection était obtenue dans 84% des cas. Le taux de mortalité hospitalière était de 0%.

En étude univariée, le taux initial de polynucléaires neutrophiles dans le liquide d'ascite était apparu significativement associé à la réponse au traitement (p = 0,044).

Conclusion

La gravité potentielle de cette complication impose un diagnostic rapide et un traitement urgent et adapté. Dans notre expérience, le taux de résistance au Céfotaxime était de 16 % permettant de réduire le taux de mortalité hospitalière à 0%.

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