La Rectocolite Hémorragique (RCH) est essentiellement une affection de l'adulte jeune et la majorité de nos connaissances concerne cette catégorie de patients. Les caractères phénotypiques et l'évolution de la maladie chez des sujets plus âgés ont été insuffisamment étudiés.

But

Evaluer l'influence de l'âge sur le profil anatomoclinique et l'évolution à long terme de la maladie

Patients et Méthodes

Dans ce travail rétrospectif et multicentrique nous avons revu les dossiers de 1274 patients traités et suivis pour une RCH entre le 1er/1/1980 et le 31/12/2007 (durée moyenne du suivi = 14,9 ans). Les caractéristiques des patients les plus jeunes (âge de début <40 ans = Groupe I) ont été comparées à celles de patients plus âgés (Groupe II : âge de début égal ou supérieur à 50 ans) ; Analyse statistique : Tests t de Student Fisher et U de Mann Whitney.

Résultats 

Au début de la maladie 859 patients étaient âgés de moins de 40 ans (67,4%) et 169 (13,2%) de 50 ans et plus.

La comparaison de ces groupes ne montre aucune Différence Statistiquement Significative (DSS) pour ce qui est : 1/du sexe des patients (sex-ratio F/H : GI : 1,01% Vs GII : 1,16%). 2/du le nombre de poussées avant le diagnostic (GI : 1,13 Vs GII : 1,2). 3/de la notion de forme familiale (GI : 6,4% Vs GII : 6,5%). 4/de la localisation initiale des lésions au moment du diagnostic : proctite (GI : 15,7% Vs GII : 10%), colite gauche (GI : 60,8% Vs GII : 64%), colite étendue (GI : 23,5% Vs GII : 26%). En revanche, des comorbidités cardiovasculaires étaient plus fréquentes chez les patients plus âgés (GI : 11,3% Vs GII : 17% p>0,05) et la maladie était plus précocement identifiée dans ce même groupe (durée d'évolution avant le diagnostic (GI : 13,9 mois Vs GII : 8,6 mois p<0,05).

Concernant l'évolution à long terme nous n'avons trouvé aucune DSS pour : 1/ le nombre annuel des rechutes (GI : 0,6 Vs GII : 0,7), 2/le taux de poussées aigues sévères ou compliquées (GI : 12% Vs GII : 10%) 3/le recours aux corticoïdes (GI : 71,9% Vs GII : 68%) 4/les taux de corticorésistance (GI : 6,4% Vs GII : 6%) et de corticodépendance (GI : 12,6% Vs GII : 13,8%).5/l'extension proximale des localisation distales initiales (GI : 51,6% Vs GII : 54,8%). 6/la nécessité d'une ou plusieurs hospitalisations (GI : 42,2% Vs GII : 47,9%). 7/le recours à la colectomie (GI : 14,6% Vs GII : 12,3%).

Conclusion 

Dans cette étude rétrospective l'âge de début de la RCH n'influe pas sur les caractéristiques phénotypiques et évolutives essentielles de la maladie.

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